Usure Presse II - SRSR

Stéphanie Rosianu & Sabrina Röthlisberger

Design graphique: Rebecca Metzger & Pauline Piguet

infos et commandes:
usurepresse.ch

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Tracer la ville, arriver en retard. Trouver la terrasse où elles nous attendent déjà. On parle de notre invitation, de pourquoi on a pensé à elles. L’idée de faire croiser les corps, les corps charnels et les corps politisés. L’intuition qu’elles vont se trouver, que leurs deux mondes se répondent, qu’ils s’entrecoupent à des endroits intrigants. On connaît leur travail, on l’aime beaucoup, mais on est surtout curieux·se de voir comment elles vont s’allier, à quoi elles vont penser. Elles se rencontrent pour la première fois. On finit nos bières, on trace toutes.

Usure Presse est très heureuse d’accueillir le recueil de textes queenasses sous influences, de Stéphanie Rosianu et Sabrina Röthlisberger.

On aime voir SRSR comme des bandites, dont la langue est une arme, une puissance d'émancipation qu’elles arrachent à tout ce qui tente de l’étouffer. Des piratesses qui nous confrontent, à travers l’écrit, à l’amour, aux rapports de pouvoir qui s’exercent dans les relations, mais aussi aux enpouvoirements qui surgissent à partir de là. La langue fluide qu’elles décident d’enfourcher et de faire fourcher. À travers une série de poèmes tranchés et recousus, la faculté qu’elles ont de façonner des voix qui se répondent dans un tac au tac. Elle parle, elle gronde. Elle invoque, elle tempête.

On imagine une ville difforme, trop grande pour être petite, trop petite pour être grande. Un décor un peu sombre, parfois réconfortant. Des panneaux lumineux, qui clignotent, qui font mal aux yeux. Des écrans qui nous parlent et à qui on doit parler.

Toutes deux portent dans leurs pratiques respectives une attention particulière aux manières de dire, de prendre la parole, en inventant des images. C’est comme si ces textes, mis en page avec Rebecca Metzger et Pauline Piguet, étaient en fait des voix qui trainaient ensemble depuis longtemps, mais avaient décidé de se parler pour la première fois. Leurs choix de déconstruire et fabriquer des termes créent non pas une vision irréelle sans prise, mais plutôt une inventivité qui percute dans le quotidien. Qu’elles portent avec elles et qu’elles partagent avec nous. Où le regard change, le point de vue bascule, et la vision normative déraille pour de bon.

Myriam et Ascanio pour Usure Presse